Archive pour février 2011

17
Fév
11

Louanges à Om

Attention, ceci est un truc né lors d’un trajet à pied entre l’Agence et un Immeuble neuf. En marchant, marchant… Je me suis mis à penser à du Pratchett, en particulier la fin d’un des romans des sorcières, et le début de Les Petits Dieux.

Je teste ce truc ici. Pitêt que je vais tout remodeler pour avoir des pieds (‘spèce de bijambiste) et des rimes (‘spèce de… heu… Shooté par les médocs contre le mal de dents).(ou pas ^^)

Au début il n’y avait

Rien…

Il n’y avait même pas Ca

Et Ca dura longtemps

C’était froid, vide, et noir.

 

Puis il y eu un craquement,

mouvement et déchirement

Et le ciel naquit du bout de son bec

L’azur est né en éclats nacrés :

nuages.

D’immobilité à mouvement,

La terre pris consistance.

Un pas en avant, et le sol exista.

Il perdurera longtemps.

 

 

Après quelques étirements, la tortue décida de créer le monde.

 

 

Elle marcha

Et marche encore

 

Tout d’abord vint la soif.

Le désert, désespérément plat,

s’était fait pierre.

Et avec lui la poussière.

qui n’abreuve pas.

La douleur se fit omniprésente,

les minutes apparurent, puis les heures.

Et au détour d’un premier monticule, l’eau naquit du désert.

Avec elle la fraîcheur suave et les vives impressions

murmure de l’eau sur la pierre, humidité de l’eau sur les écailles

 

Ensuite vint la peur

Les heures s’écoulaient

Avec elles le mystère de ce qui n’est pas visible

d’un rêve vint la nuit, primitive et vitale

Les ombres prenaient vie

Elles s’obscurcirent, s’allongèrent pour caresser sa carapace fragile

De peur elle se réfugia en son corps

Mais par force de volonté, la lumière fut

ses yeux s’éveillèrent aux couleurs des dunes.

 

Ensuite vint la faim

et avec elle l’envie.

La vie éclatait du désert sous ses pattes

Et d’un espoir de renouveau jaillirent des palmiers

opulence verte dans cette overdose ocre

Au creux des plantes apparurent des insectes.

 

Et alors vint le sang

Un autre qu’elle,

les yeux étant les reflets des siens, la pris pour cible.

La moire rouge, l’hypnotisante douleur d’une blessure béante

ouverte par la mâchoire d’un cauchemar éveillé

les dents du chacal sur la patte refermées et l’odeur suave

du lourd liquide vermeil opaque et lent en ses méandres,

qui nourrissait la terre.

 

Fuyant son immuable destin, elle marcha

Et marche encore.

 

Elle voit à nouveau, à chaque pas,

à chaque regard,

chacun des miracles qu’elle avait créé.

Fermant les yeux, elle s’incarna pour mieux régner :

elle se voyait aigle et maitre du ciel ;

elle se rêva taureau, pietinant les rocs ;

elle prit l’âme du dauphin, libre prince des flots.

Elle oublia quelques instants sa peur,

et alors vint l’arrogance.

 

Être supérieur, elle évitait les lieux de vie

Préférant marcher sur la roche des siècles durant

Préférant Ne pas voir ces autres qui terrorisent et font saigner

Préférant sa sainte procession dans les ors du désert

A la vie simple de ce qu’elle a créé

Et alors vint la solitude

 

Chacun de ses pas s’enfonce dans la poussière

Et la tortue, trop loin du monde

Ne sait même plus ce qu’est la joie

Elle avance, et marche encore,

Elle ferme les yeux et s’enfonce en elle

Carapace et cœur de pierre

Oui, alors vint la solitude, et avec elle le désir

 

Elle marche

Mais le monde n’est pas plat

Ainsi l’avait elle créé.

Elle glissa d’un rocher et se trouva sur le dos.

Elle marche encore,

prenant appui sur le ciel et déplaçant le monde

 

Elle n’a qu’à baisser son bec pour voir l’infini

D’un azur trop épais

Décoré d’oiseaux tournoyants

Qui bientôt disparaitront de son regard.

 

Et alors viendra le vide

 

05
Fév
11

Orange

Petite illustration, d’un texte co-écrit. Oui, je sais, le thème parait bizarre vu la date… Et alors? 😀

Et le texte est là : http://www.brouillondecriture.com/viewtopic.php?t=19397&start=30 (en bas)

01
Fév
11

Le goût des anges

Vous avez cru grandir,
Vous qui avez tué tant de dieux.
Vous avez pu vous nourrir, du sang de tous leurs anges.
Pourtant, même si vous avez scellé mon corps morcelé dans de multiples cercueils, Je ne suis pas mort.
Et je vous survivrai.

Je l’espère de toutes mes âmes.
Car si ce n’est pas le cas,
Si vous m’arrachez une à une toutes mes ailes,
Je vous plains car vous vivrez dans un monde bien triste.
Je me refuse de vivre dans un monde sans pensées sauvages ni arums inconnus.
Pourquoi avoir volé au dessus de vos ancêtres,
Des milliers de vies durant,
Si c’est pour voir cette nature que je protège s’éparpiller comme pétales au vent ?
Laissez mon corps doré apporter aux éclats fugaces des images électriques un peu du goût du pollen.

Il suffira d’y penser, d’ouvrir un instant la fenêtre et me laisser entrer.
Je serai à vos côtés
Et chez vos voisins aussi.
Et là où vous avez passé vos enfances.
Et cherchant un peu de vie près des pierres où vous reposerez un jour.
Partout à la fois,
Je vous apporterai un peu d’espoir,
Évitant vos oreilles en un murmure à peine audible.

J’ai arrêté d’essayer de vous comprendre,
Vous qui torturez les anges.
Mais si vous le souhaitez,
Vous pouvez écouter un de mes multiples chants.
Car j’aime chanter en travaillant !
C’est un peu le chant du vent.
Ou celui du soleil.
Et la nature chante avec chaque parcelle de mon corps,
Lorsque j’étends mes ailes diaphanes.

Tout en chantant, je volète.
Jamais aucun Don Juan ne butinera comme je le fais,
Ni avec autant de joie innocente.
Je possède plus de corps féminin qu’un seul de vous ne le pourra jamais.
Elles sont moi, et je suis en chacune d’elles.
Je suis certain que lorsque Marie,
Bénie entre toutes les femmes,
Posa ses lèvres pour la première fois sur le fruit de mes entrailles,
Elle sut ce qu’était la douceur,
Le goût des anges…

Mon corps vous est offert,
Mais vous le profanez à chaque fois qu’il vous plaît de lui arracher son sang.
Je vous vois enfiler vos armures et vos casques.
Vous brandissez le feu destructeur et sa fumée maudite.
Vous enfoncez cette arme en mes corps endormis,
Arrachez mes viscères
Et en retirez mes enfants.
Vous vous amusez alors de voir mes larves se mouvoir en légers soubresauts,
Étudiez mes gargouillis douloureusement esquissés entre deux battements d’ailes.
Puis vous replacez mes restes dans des sarcophages éparpillés,
Réduit à mes dépends à ma place d’ascète,
Loin de vos vies adoucies.
Puis vous allumez quelques bougies aux volutes aromatisées aux iris,
Brillantes témoins de vos actes séraphicides.

Je ne peux même pas vous haïr.

Laissez-moi, cet hiver pour quelques jours encore,
Dormir du sommeil de Perséphone.
Après je jouerai de mes élytres pour oublier l’enfer.
Puis entre deux battements d’ailes,
Je travaillerai sans relâche à vous offrir à nouveau
Un peu du goût des anges.

 

Arf, cette vidéo m’a fait marrer




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